Les mots qui changent de genre au pluriel!

Niveau C2.

Bonjour,

Aujourd’hui, je vous propose de voir une particularité de la langue française que de nombreux francophones ignorent, parce qu’il faut bien se l’avouer, ce n’est absolument pas utile et ça ne fait pas sens (mais ça permet de briller en société)!

Saviez-vous que amour, délice et orgue sont des noms masculins au singulier et féminins au pluriel? Et oui! Bien qu’étant généralement masculins au singulier, amour, délice et orgue prennent le genre féminin lorsqu’ils sont au pluriel. Pourquoi? Mais pourquoi pas!

  • Un amour fou, de folles amours
    • En effet, on parle d’ “un amour fou” lorsqu’on veux exprimer une passion intense et dévorante. Cependant, lorsqu’on parle de plus d’un amour, le mot “amour” devient féminin et on dit alors de “folles amours”. C’est la même chose pour un bel amour et de belles amours.
  • Un pur délice, les pures délices
    • Le mot “délice” suit la même règle. Au singulier, on dit “un pur délice” pour décrire quelque chose qui est très très très bon. Toutefois, quand il y a plus d’un délice, le mot devient féminin. Donc on parle de “pures délices” avec un “e“. Oui, ça ne s’entend pas, mais c’est bon à savoir!
  • Un grand orgue, de grandes orgues
    • Le mot “orgue” est aussi intéressant. Au singulier, c’est “un grand orgue”. Mais lorsqu’il y a plusieurs orgues, le mot devient féminin, donc nous parlons de “grandes orgues”. Ici, la différence s’entend bien.
      • Pour compliquer le tout, il est important de noter une exception pour le mot “orgue”. Lorsqu’il est utilisé pour désigner un petit instrument de musique plus ou moins portable et non un orgue d’église, le mot “orgue” peut rester masculin même au pluriel.

Alors, si un jour vous avez l’occasion de parler d’amour, de délice ou d’orgue, au pluriel n’oubliez pas ces règles surprenantes!

C’est tout pour aujourd’hui!

À bientôt!

Les différents tests de français pour immigrer au Québec.

Tous niveaux – english version follows

Bonjour!

Aujourd’hui, on parle des tests pour évaluer le niveau de français dans le but d’immigrer au Québec. En effet, pour immigrer au Québec, il faut réussir un test au niveau B2 (intermédiaire haut, aussi dit niveau 7), qui est le niveau requis pour travailler en français. La plupart des gens qui veulent immigrer au Québec passent le TEFAQ, mais il existe plusieurs types de tests qui correspondent à plusieurs types de personnalités et capacités. Mon conseil est le suivant: choisissez le bon test par rapport à ce que vous aimez faire et qui vous êtes, ça augmentera vos chances de réussir.

Attention, avant de commencer vérifiez bien que les tests dont je parle sont toujours reconnus par le gouvernement du Québec au moment où vous lisez ce post. En effet, ça peut changer! Attention également, pour l’instant, tous les tests reconnus par le gouvernement du Québec sont des tests français de France, le vocabulaire peut différer du vocabulaire québécois. C’est ironique mais parler québécois peut vous faire perdre des points (je sais, ça ne fait pas de sens).

On peut voir en gros trois familles de tests, les TCF; les TEF et les Delf-Dalf.

La famille des TCF pour les introvertis.

Les TCF comprennent le TCF tout public, le TCF Québec et le TCF Canada. Les tests de la famille du TCF sont plus naturels que les tests de la famille des TEF et moins académiques que les Delf-Dalf, car on y parle de soi, on donne son opinion sur un sujet donné, les interactions sont plus proches de celles que l’on a dans “la vraie vie”, il n’y a pas de jeu de rôle. C’est un type de test qui, en général, correspond bien aux personnes introverties ou qui pensent ne pas avoir d’imagination et ne sont pas à l’aise pour prétendre être quelqu’un d’autre.

Pour passer le TCF Québec, il y a 4 épreuves, 2 obligatoires (il faut les réussir pour valider le test) et 2 facultatives (elles rapportent des points mais n’en enlèvent pas). Les épreuves obligatoires sont la compréhension orale et l’expression orale. Les épreuves facultatives sont la compréhension écrite et l’expression écrite. Attention, il est impératif de bien s’entraîner pour la compréhension orale, mais on peut le faire à la maison.

L’expression orale se compose de 3 parties :

  • un entretien dirigé : il faut se présenter, parler de soi avec l’examinateur pendant 2 minutes (sans préparation).
  • il faut ensuite poser des questions sur un sujet donné (5 minutes 30, dont 2 minutes de préparation)
  • puis donner son opinion sur un sujet (4 minutes 30, sans préparation)

Le TCF Canada est la version orale et écrite (la partie écrite est obligatoire). Il est utile si vous voulez immigrer au Canada en dehors du Québec. Au Québec, comme le TCF Québec suffit, je vous conseille plutôt de passer le TCF Québec car si vous échouez votre épreuve écrite, vous ne perdez pas de points.

Le TCF tout public est la version complète du test (orale et écrite). Il inclut en plus une partie sur la maîtrise des structures de langue (c’est un test de grammaire qui vise à vérifier que vous comprenez comment la langue française fonctionne). Pour moi, c’est un peu trop compliqué pour rien, mais si vous aimez la grammaire…

Pour les personnes qui souhaitent avoir la nationalité française, il existe aussi un test, le TCF IRN intégration, résidence et nationalité, mais il n’est pas reconnu au Québec et au Canada.

La famille des TEF pour les extravertis.

Les TEF correspondent plus aux personnes extraverties, qui aiment se mettre en scène et ont beaucoup d’imagination. Ce sont des tests où il y a des jeux de rôles et pendant lesquels on doit convaincre quelqu’un de faire quelque chose et imaginer une situation fictive. C’est donc une famille de test très culturellement et psychologiquement connotée. Dans certaines cultures, il est très malpoli d’essayer de convaincre quelqu’un, d’insister et de contre argumenter. Ce genre de test peut être difficile pour certaines personnes timides, introverties ou qui viennent de culture où convaincre est très mal vu. Par contre, il correspond vraiment bien aux personnes extraverties ou qui aiment l’impro, le théâtre, les jeux de rôles, qui travaillent dans la vente ou qui viennent de culture où chercher à convaincre est positif. Bref, Si vous n’aimez pas parler de vous mais que vous avez de l’imagination et que vous êtes à l’aise pour convaincre, c’est le test parfait!

Le TEFAQ (Test de Français Adapté au Québec). Comme pour le TCF Québec, les épreuves obligatoires sont la compréhension et l’expression orales, les épreuves facultatives sont la compréhension et l’expression écrites.

Pour la compréhension orale, il faut impérativement travailler à la maison, ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air! Heureusement, il y a des sites web et des livres qui peuvent vous aider.

Pour l’expression orale il faut:

  • Partie A: Aller chercher des informations. Par exemple, vous avez lu une annonce et vous appelez pour avoir plus d’informations (ouvrir un compte en banque, répondre à une petite annonce pour un travail etc …) donc vous devez poser une dizaine de questions. Ici c’est le contexte formel (on utilise le vous) qui est préféré.
  • Partie B: Présenter un document (type annonce), convaincre et argumenter. Par exemple, vous devez convaincre un.e ami.e de faire quelque chose (adopter un chien, aller à un concert de musique classique avec vous etc.). Ici ce sera plus informel (utilisation du “tu”).

TEF Canada est la version complète orale et écrite pour immigrer au Canada en tant que résident permanent. Toutes les épreuves sont obligatoires et doivent être passées le même jour. Pour obtenir la citoyenneté canadienne, notez que pour l’instant, seules les épreuves orales sont obligatoires (comme pour le TEFAQ en fait).

Le TEF général comme le TCF est composé de 5 épreuves, compréhension orale, compréhension écrite, expression orale, expression écrite et lexique et structure. Toujours pour les gens qui aiment les défis et la grammaire. 

Comme pour le TCF, il existe un TEF IRN intégration, résidence et nationalité qui vous est demandé si vous voulez obtenir la nationalité français (ou suisse) mais qui n’est pas reconnu au Canada et au Québec.

La famille des Delf-Dalf pour les intellos.

La famille Delf-Dalf est plus pour les érudits, les intellectuels qui aiment argumenter. Attention, contrairement au TEF et TCF qui sont des examens tous niveaux (vous passez l’examen et on évalue votre niveau de A1 – débutant à C2 avancé), il faut choisir à quel niveau vous voulez passer le Delf et le Dalf. De plus, la qualité de l’argumentation compte dans la note finale donc ce que vous dîtes dans le fond et dans la forme est important. Ça ressemble plus à un examen universitaire.  

DELF B2 pour réussir cette épreuve il faut pouvoir défendre son opinion en donnant des arguments et des exemples, développer son point de vue et parler des avantages et des inconvénients, convaincre quelqu’un tout en respectant son point de vue, s’autocorriger, reformuler une idée dans ses propres mots et expliquer l’implicite et comprendre l’essentiel d’un document d’actualité. Il y a 4 épreuves, compréhension de l’oral, compréhension de l’écrit, expression écrite (écrire un texte de 250 mots minimum) et une épreuve orale divisée en deux: un monologue suivi et un débat. Attention, une note en dessous de 5/25 dans une des épreuves est éliminatoire (ce n’est pas la note globale qui compte mais la note dans chaque épreuve).

DALF C1 ou C2 pour les personnes qui aiment les défis (ou qui sont un peu masochistes). Le Dalf est la version avancée du Delf, il n’existe donc qu’aux niveaux avancés (C1 ou C2). Là aussi, il faut choisir quel Dalf vous allez passer (le C1 ou le C2). C’est un examen qui suit la forme du Delf B2 mais en plus exigeant (par exemple pour le Dalf C1, lors de la production écrite vous devez écrire deux textes: une synthèse de 220-240 mots et un texte de 250 mots minimum). Pour réussir le Dalf C1, vous devez comprendre des textes longs et exigeants, ainsi que saisir les significations implicites d’un discours. Vous devez pouvoir vous exprimer spontanément sans hésiter. Pour passer ce test, il faut que vous utilisiez la langue de façon efficace et souple dans la vie de tous les jours certes mais aussi, professionnelle et académique (donc maîtriser les différents niveaux de langage). Vous devez être capable de vous exprimer sur des sujets complexes de façon claire et bien structurée. Il est très important de montrer que vous contrôlez des outils d’organisation et d’articulation du discours tant à l’oral qu’à l’écrit (c’est le moment d’utiliser c’est la raison pour laquelle et mais, où, et, donc, or, ni, car ….). Le Dalf C2 est encore plus difficile (oui c’est possible) car en plus de ce qui est demandé dans le Dalf C1, il faut être capable de transmettre les subtilités de sens avec précision “en utilisant, avec une raisonnable exactitude, une gamme étendue de modalisateurs ; de maîtriser des expressions idiomatiques et familières accompagnée de la conscience des connotations ; et de revenir en arrière et reformule(r) une difficulté sans heurts de sorte que l’interlocuteur s’en aperçoit à peine” (c’est décrit comme ça, si vous êtes capable de comprendre la description, vous avez une chance de pouvoir passer le test!). Ici, on passe seulement deux épreuves – une écrite (collective) et une orale (devant jury). La compréhension et l’expression écrite sont un seul examen puisqu’il faut écrire un texte structuré (ça peut être un article, un éditorial, un rapport, un discours, vous ne le savez pas à l’avance) à partir d’un dossier de documents. Il faut donc comprendre les documents pour réussir l’écrit. L’oral devant un jury de deux personnes est composé de 3 exercices dont la base est un document sonore que vous écoutez seulement deux fois. Là aussi, si vous comprenez mal le document, c’est foutu! Inutile de dire que c’est extrêmement difficile et que de nombreux francophones natifs ne sont pas capables d’atteindre ce niveau d’exigence, mais ça peut être le fun à passer si vous aimez passer des examens difficiles.  

Mon conseil serait de vous orienter vers le TCF Québec ou le TEFAQ, pour ceux qui aiment argumenter le DELF B2 peut aussi être intéressant mais il est un peu plus difficile. Quoi qu’il en soit, je vous conseille de préparer ces tests avec un.e prof, car c’est autant vos habiletés sociales et votre capacité à passer un test que votre niveau de français qui vont être testés. Un.e prof de français langue seconde pourra vous épauler, vous donner des trucs. Aussi, ne vous découragez pas si vous ne réussissez pas la première fois, ça arrive très souvent. 

Bon courage et bonne chance! 

Le French Hamster

English version:

Today we’re talking about tests to assess your level of French in order to immigrate to Quebec. To immigrate to Quebec, you need to pass a test at level B2 (high intermediate, also known as level 7), which is the level required to work in French. Most people who want to immigrate to Quebec take the TEFAQ test, but there are several types of test to suit different personalities and abilities. My advice is this: choose the right test for what you like to do and who you are, it will increase your chances of success.
Before you start, make sure that the tests I’m talking about are still recognised by the Quebec government at the time you read this post. Things can change! Also, for the moment, all the tests recognised by the Quebec government are French tests from France, so the vocabulary may differ from that used in Quebec. It’s ironic, but speaking Quebecois can cost you points (I know, it doesn’t make sense).
There are basically three families of tests: TCF, TEF and Delf-Dalf.

The TCF family for introverts.

TCF tests include TCF for the general public, TCF Québec and TCF Canada. Tests in the TCF family are more natural than those in the TEF family and less academic than the Delf-Dalf. You talk about yourself, you give your opinion on a given subject, the interactions are closer to those you have in ‘real life’ and there is no role-playing. It’s a type of test that generally goes well with introverts or people who think they have no imagination and aren’t comfortable pretending to be someone else.

To take le TCF Québec, there are 4 tests, 2 compulsory (you have to pass them to pass the test) and 2 optional (they score points but do not deduct any). The compulsory tests are listening comprehension and speaking. The optional tests are written comprehension and written expression. It is essential to practise thoroughly for the listening test, but this can be done at home.

Oral expression consists of 3 parts:

  • a guided interview: you have to introduce yourself and talk about yourself to the examiner for 2 minutes (without preparation).
  • you must then ask questions on a given subject (5 minutes 30, including 2 minutes preparation time)
  • then give your opinion on a subject (4 minutes 30, no preparation)

Le TCF Canada is the oral and written version (the written part is compulsory). It is useful if you want to immigrate to Canada outside Quebec. In Quebec, as the TCF Quebec is sufficient, I would advise you to take the TCF Quebec instead, because if you fail your written test, you won’t lose any points.

Le TCF tout public is the complete version of the test (oral and written). It also includes a section on mastering the structures of the language (this is a grammar test designed to check that you understand how the French language works). For me, it’s a bit too complicated for nothing, but if you like grammar…

For people who want to take French nationality, there’s also a test called the TCF IRN integration, residence and nationality test, but it’s not recognized in Quebec and Canada.

The TEF family for extroverts

TEFs are more suited to extroverts who like to act out and have a lot of imagination. These tests involve role-playing, in which you have to convince someone to do something and imagine a fictitious situation. So it’s a family of tests with strong cultural and psychological connotations. In some cultures, it’s very rude to try to convince someone, to insist and to counter-argue. This kind of test can be difficult for some people who are shy, introverted or come from a culture where convincing is frowned upon. On the other hand, it’s really well suited to people who are extroverted or who like improvisation, theatre, role-playing, who work in sales or who come from a culture where trying to convince is a positive thing. In short, if you don’t like talking about yourself but you have imagination and are comfortable convincing people, this is the perfect test!

Le TEFAQ (Test de Français Adapté au Québec). As with the TCF Québec, the compulsory tests are oral comprehension and expression, and the optional tests are written comprehension and expression.

For listening comprehension, it’s essential to work at home – it’s not as easy as it sounds! Fortunately, there are websites and books that can help you.

For oral expression you need to:

Part A: Find information. For example, you’ve read an advert and you’re calling to get more information (opening a bank account, answering a job classified advert, etc.), so you need to ask about ten questions. The formal form (“vous”) is preferred here.

Part B: Presenting a document (such as an advert), convincing and arguing. For example, you need to convince a friend to do something (adopt a dog, go to a classical music concert with you, etc.). Here it will be more informal (use of “tu”).

TEF Canada is the complete oral and written version for immigrating to Canada as a permanent resident. All the tests are compulsory and must be taken on the same day. To obtain Canadian citizenship, note that for the moment only the oral tests are compulsory (as with the TEFAQ in fact).

The general TEF, like the TCF, is made up of 5 tests: oral comprehension, written comprehension, oral expression, written expression and vocabulary and structure. Always for people who like a challenge and grammar.

As with the TCF, there is a TEF IRN integration, résidence et nationalité (integration, residence and nationality) which is required if you want to obtain French (or Swiss) nationality, but which is not recognized in Canada and Quebec.

The Delf-Dalf family for intellectuals.

The Delf-Dalf family is more for scholars and intellectuals who like to debate. Unlike the TEF and TCF, which are all-level exams (you take the exam and your level is assessed from A1 (beginner) to C2 (advanced)), you have to choose the level at which you want to take the Delf and Dalf. What’s more, the quality of your arguments counts towards your final grade, so what you say in terms of content and form is important. It’s more like a university exam.

DELF B2 To pass this test, you need to be able to defend your opinion by giving arguments and examples, develop your point of view and talk about the advantages and disadvantages, convince someone while respecting their point of view, self-correct, reformulate an idea in your own words and explain what is implicit, and understand the gist of a current affairs document. There are 4 tests: oral comprehension, reading comprehension, written expression (writing a text of at least 250 words) and an oral test divided into two parts: a monologue followed by a debate. Please note that a mark of less than 5/25 in any of the tests is eliminatory (it is not the overall mark that counts, but the mark in each test).

DALF C1 or C2 for people who like a challenge (or who are a bit masochistic). The Dalf is the advanced version of the Delf, so it only exists at advanced levels (C1 or C2). Here too, you need to decide which Dalf you are going to take (C1 or C2). This exam follows the format of the Delf B2, but is more demanding (for example, for the Dalf C1, you have to write two texts: a summary of 220-240 words and a text of at least 250 words). To pass Dalf C1, you need to understand long, demanding texts and grasp the implicit meanings of passages of text. You must be able to express yourself spontaneously without hesitation. To pass this test, you need to use the language effectively and flexibly in everyday life as well as in professional and academic situations (i.e. master the different levels of language). You must be able to express yourself on complex subjects in a clear and well-structured way. It is very important to show that you can organise and articulate your speech both orally and in writing (this is the time to use c’est la raison pour laquelle and mais, où, et, donc, or, ni, car ….).

Dalf C2 is even more difficult (yes, it is possible) because, in addition to what is required in Dalf C1, you need to be able to convey subtleties of meaning with precision “using, with reasonable accuracy, a wide range of modalisers ; master idiomatic and colloquial expressions with awareness of connotations; and go back and reformulate a difficulty smoothly so that the interlocutor hardly notices it” (it’s described like that, if you can understand the description, you’ve got a chance of passing the test! ). Here, there are only two tests – one written (collective) and one oral (in front of a jury). The written comprehension and expression are a single exam, as you have to write a structured text (it could be an article, an editorial, a report, a speech, you don’t know in advance) based on a file of documents. You therefore need to understand the documents in order to pass the written exam. The oral in front of a panel of two people consists of 3 exercises based on an audio document that you listen to only twice. Here again, if you don’t understand the document, you’re finished! Needless to say, it’s extremely difficult and many native French speakers aren’t capable of meeting this level of expectation, but it can be fun to pass if you enjoy taking difficult exams.

My advice would be to go for the TCF Québec or the TEFAQ; for those who like to debate, the DELF B2 can also be interesting, but it’s a bit more difficult. In any case, I’d advise you to prepare for these tests with a teacher, as your social skills and your ability to pass a test will be tested as much as your level of French. A French as a second language teacher will be able to support you and give you tips. And don’t be discouraged if you don’t pass the first time – it happens quite often.

Keep up the good work and good luck!

Le French Hamster.

Comment écrire français sans faire de fautes …

Spoiler alert : c’est mission impossible.

Texte niveau C1-C2

Le français est une langue compliquée, surtout à l’écrit. Pourquoi le français est-il si complexe? Notre alphabet est composé de 26 lettres qui servent à transcrire 36 phonèmes (ou sonsi). Le français possède 130 graphèmes (qui sont des lettres ou des combinaisons de lettres) pour transcrire ces 36 phonèmes : par exemple, le son [ɑ̃] (comme dans maman) peut s’écrire an, en, am, em ou même aon dans paon ou faon. Et c’est sans parler des lettres muettes, bien entendu les e, t, s ou x à la fin des mots (jolie, petit, maisons, chevaux), le ent à la fin des conjugaisons (ils mangent) et parfois certaines lettres, dépendant du mot qui fait exception – le l comme dans pouls (on ne prononce ni le l ni le s) ou fils (oui, on prononce le s et pas le l dans fils) ou encore le g dans doigt ou vingt…. Et le problème n’est pas seulement l’orthographe des mots, mais aussi la grammaire orthographique qui est très complexe (Comment accorder les participes passés? Faut-il mettre un “s” aux nombres supérieurs à mille? Comment accorder un adjectif de couleur qui est aussi un nom de fruit comme orange ou marron? etc…).

Cette complexité en fait une langue complexante pour de nombreux francophones qui, s’ils s’expriment avec aisance quand ils parlent leur langue maternelle, ont des sueurs froides quand il s’agit de l’écrire et bien entendu cela décourage beaucoup de non-francophones qui ont l’impression que le français, surtout l’écrit, est une langue impossible à maîtriserii.

Si par sa structure même, le français est difficile à écrire, le malaise que l’écrit engendre vient aussi de la manière dont est enseignée l’écriture du français aux francophones (et non-francophones qui fréquentent le système scolaire francophone). Que ce soit avec la nouvelle grammaire (qui n’a rien de nouveau depuis le temps qu’elle existe) ou la grammaire classique, avec ou sans dictées (et tous les types dictées y sont passés, la dictée intelligente, la dictée zéro faute, seul ou en classe…), on ne s’en sort pas. Le niveau de français écrit des jeunes et des moins jeunes semble être en chute libre. La chose la plus terrible, c’est qu’on nous répète encore et encore que si on écrit mal, c’est qu’on pense mal. Car ne pas savoir écrire français, c’est mal, c’est une faute morale à laquelle il faut absolument remédier. En fait, bien écrire français, c’est difficile et comme pour toutes les choses difficiles à faire, il faut s’y entrainer, pratiquer, essayer de se frotter aux pires difficultés – comme l’accord des participes passés des verbes pronominaux, beurk- ce qui veut dire qu’on va probablement échouer à un moment donné et que ce n’est pas plus grave que ça.

Comme bien écrire est si important, on donne aussi souvent des conseils qui ne servent à rien qui reposent plus sur des mythes que sur des études en science cognitive ou en neurolinguistique. Ces conseils sont les mêmes depuis toujours, on me les a donnés quand j’étais jeune – c’était il y a très longtemps – et on continue de les donner aujourd’hui.

– Tu dois lire davantage! “Tu n’es pas bon à l’écrit parce que tu ne lis pas assez, tu dois lire davantage. Si tu lis beaucoup, ça va finir par rentrer”. On pense généralement que lire aide magiquement à améliorer l’orthographe, mais ce n’est malheureusement pas vraiment la casiii. De nombreux lecteurs assidus écrivent mal alors que des personnes qui ne lisent jamais écrivent très bieniv. Il est vrai que lire est une activité fantastique qu’il faut absolument encourager. Lire aide à enrichir un vocabulaire passif, ce qui est très bien, lire développe l’esprit critique, ouvre des mondes de possibilité, fait baisser le stress, enrichie culturellement, informe, développe l’empathie, fait rêver, stimule la créativité, en gros, lire rend la vie plus belle. Lire est une activité incroyablement positive. Cependant, ce n’est pas parce qu’on lit un mot, même plusieurs fois, qu’on va retenir la façon dont il s’écrit, car lire est une activité passive. De plus, lorsqu’on lit un bon livre, on se concentre d’abord sur le sens, sur l’histoire qui nous est racontée et pas sur la forme des mots en eux même. Lire pour améliorer son orthographe, c’est un peu comme regarder la coupe du monde de rugby en espérant devenir un athlète. Votre culture générale en rugby sera impressionnante et les règles du jeu n’auront aucun secret pour vous, mais cela ne veut pas dire que vous saurez vous débrouiller sur le terrain un ballon à la main.

Pour que la lecture soit un exercice efficace pour l’amélioration de l’orthographe, elle doit devenir active… il faut discerner et isoler le mot problème, le décomposer, et surtout l’écrirev, bref, il faut enfiler ses chaussures et aller sur le terrain. Mais ce n’est plus vraiment simplement de la lecture et c’est beaucoup moins plaisant.

– « Fais des dictées tous les jours, ça va finir par rentrer! » Donc si écrire un mot permet de l’apprendre plus facilement, il faut faire des dictées, c’est logique non? Et bien… encore une fois ce n’est malheureusement pas si simple! Ce n’est pas la peine de vous acharner sur vos enfants pour qu’ils apprennent à écrire en leur faisant faire une dictée par jour. Faire des dictées de textes ou de mots, en soulignant les fautes en rouge, ne va rien apporter sinon des disputes, des pleurs et gâcher un moment qui pourrait être agréable. Les dictées sont souvent décriées comme contre-productives à cause du stress et du sentiment d’échec qu’elles font vivres à ceux qui ont déjà des difficultés à l’écritvi.Si la dictée classique ne fonctionne pas si bien que ça, c’est parce que outre le fait qu’elle soit stressante et humiliante, c’est aussi une activité passive puisque ce n’est que la retranscription des mots d’un autre. Pour bien apprendre à écrire, il faut écrire avec ses mots, parler de sa réalité, expliquer un texte qu’on vient de lire ou encore inventer ses histoires. Il faut mettre le mot dans une situation qui a du sens pour nous.

Cependant, et ici on peut apporter un bémol, certains types de dictées peuvent aider si elles sont utilisées intelligemment et avec bienveillance. Les dictées diagnostiques peuvent être très utiles, car elles sont créées dans le but de vérifier et d’améliorer l’apprentissage de certaines règles de grammaire ou de piège d’orthographe. On peut par exemple les utiliser vérifier si on sait quand écrire ces, c’est, s’est ou sais. Si on fait des erreurs, alors il faut revoir la règle et essayer de l’appliquer d’abord en faisant des exercices pour voir si la règle a été comprise et ensuite en écrivant ses propres textes pour voir si elle est mobilisable en situation d’écriture. La dictée diagnostique aide à voir ce qui fonctionne et ne fonctionne pas à l’écrit, elle sert de support à une réflexion plus large, et comme elle n’est pas notée, elle dédramatise « l’échec » de ne pas savoir écrire un mot.

– « Apprends le latin, c’est bon pour apprendre le français ». Si vous aimez l’histoire, l’antiquité, la linguistique, l’ethnolinguistique ou que vous avez une curiosité pour les langues mortes, apprendre le latin, c’est fantastique (et tellement difficile, vive les déclinaisons!). Mais apprendre le latin classique ne vous aidera pas à apprendre le français. Le français et le latin n’ont, en effet, plus grand-chose en commun, que ce soit la grammaire ou l’orthographe. Bien entendu, il y a eu une relatinisation de la langue française durant la renaissance (c’est à cette époque que le mot doigt gagne son g – il s’écrivait doit- pour le rapprocher de digitus en latin), mais cette relatinisation était plutôt artificielle et basée sur le latin classique alors que le français est un dérivé du latin vulgaire. De plus, les difficultés de la langue française ne viennent pas forcément du latin, par exemple l’accord des participes passés est arrivée tardivement de l’Italien. En gros, dire que le latin serait utile pour apprendre à écrire français, c’est comme si on considérait que le saxon était indispensable pour apprendre à écrire anglais. Alors certes, comme plaisantait Alain Reyvii, quand on parle français, en un certain sens, on parle latin (et j’avoue que c’est très classieux de dire qu’on parle couramment une forme de latin moderne), mais la grammaire latine classique ainsi que l’orthographe des mots en latin ne vous aideront pas à écrire en français, car ils sont trop éloignés du français – et si vous n’arrivez pas à retenir l’orthographe en français, pourquoi en plus l’apprendre en latin? In summa, Latine bonum sed Gallice recte scribere non prodest.

C’est bien beau tout ça, mais comment on améliore son français écrit?

Décomplexer

L’écriture est un outil formidable qui permet de fixer une pensée, de la rendre permanente, de la transmettre à travers le temps, mais pas de la former. Donc si vous faites des fautes, parce que vous êtes dysorthographique, dyslexique, que vous souffrez d’un trouble de l’attention ou que vous n’êtes juste pas bon.ne en orthographe, ça ne veut pas dire que vous êtes stupide, ça veut dire que vous ne maîtrisez pas un outil. C’est tout! Une étude comparative de 1995 (je sais, ça date un peu) avait montré que si l’orthographe était déjà en déclin (en comparant les copies d’élèves de 6ème de 1920 et de 1995), les capacités de raisonnement et d’argumentation étaient quant à elle en progrès. Ce n’est donc pas parce qu’on écrit mal qu’on pense mal.

Écrire des textes

Le meilleur moyen pour améliorer son français à l’écrit c’est… en écrivant un peu tous les jours. Bien entendu, écrire des dictées, c’est quand même écrire, mais il existe une distinction entre créer un texte et retranscrire une dictéeviii, car ce ne sont pas les mêmes types de réseaux neuronaux qui sont activés lors de la dictée et lors de la création de texte. Il s’agit d’écrire des textes personnels sur des sujets qui vous sont proches. Ce peut être simplement décrire sa journée, un souvenir d’enfance, un livre qu’on est en train de lire, écrire une synthèse de recherche, des poèmes ou un essai de philosophie selon vos centres d’intérêts et bien entendu, votre niveau de français. Si vous n’êtes pas francophone natif, commencez par parler de vous, de vos proches, puis plus vous avancez vers le niveau B2, plus vous pouvez vous éloigner de ce premier cercle, écrivez à propos des livres, des séries, de la musique que vous aimez. Plus vous êtes à l’aise, plus vous pouvez gagner en abstraction et parler de choses plus complexes. Et à ce qu’il parait, il serait préférable d’écrire à la mainix. Amoureux du papier, c’est le moment de sortir vos stylos et vos cahiers!

Reconnaître que ce qu’on fait ce sont des erreurs et pas des fautes.

Le mot même de « faute » d’orthographe porte avec lui un lourd sous-entendu moral. On fait des erreurs d’orthographe et grammaire et pas des fautes! Une erreur peut facilement se corriger. Elle n’implique pas la valeur morale de la personne qui la commet. D’ailleurs, on apprend de nos erreurs, pas de nos fautes!

Et donc apprendre à reconnaître et aimer ses erreurs

Il ne faut pas voir vos erreurs comme quelque chose dont vous devez avoir honte, mais au contraire, comme un pas sur la voie de l’amélioration. Si on ne fait pas d’erreur, on ne progresse pas. Il est donc très utile de garder ses erreurs sous les yeux. Ainsi, je vous conseille de toujours garder la version erronée et la correction dans votre cahier ou dans un petit carnet d’erreurs. Certaines erreurs sont des erreurs de grammaire, pour un non-francophone ça peut-être utiliser « de le » au lieu de « du » ou « à le » au lieu de « au » ce qui est logique puisqu’on dit « de la » et « à la », ou des erreurs d’orthographe. Par exemple, quelqu’un va systématiquement écrire un retour avec un « s » silencieux final même au singulier et pourquoi pas puisque toujours et discours en ont un. Il ne faut pas chercher à éviter ses erreurs en utilisant des synonymes, mais au contraire, il faut vous contraindre à utiliser les structures ou des mots qui vous posent problème le plus possible. Notre cerveau à tendance à aller vers le plus efficace et le plus facile, parce que c’est la manière la plus intelligente de procéder, mais pour corriger ses erreurs, il faut les confronter le plus possible. Mon erreur préférée, celle que je faisais toujours (et qui m’échappe encore de temps en temps) est d’écrire « un discourt » avec un « t » à la fin (normalement, il faut un « s » silencieux). Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu envie de mettre un « t » à la fin de ce mot. Et c’est ce que j’ai fait, pour mon mémoire de maîtrise qui portait sur « le discourt » écrit en très gros sur la couverture de mon mémoire. À l’époque, j’en étais mortifiée, mais j’ai fini par en rire, et maintenant, je sais comment écrire discours (même si personnellement, je trouve que c’est plus joli avec un « t » à la fin!).

Se poser des questions.

Il faut aborder la grammaire et l’orthographe française avec une curiosité bienveillante, et c’est très difficile à faire. La grammaire par question pour moi est très utile, les questions peuvent être: Qui? Quoi? Combien? Féminin ou masculin? Un ou plusieurs?

Relire ses textes à l’envers.

Note cerveau est fait pour chercher du sens, pas savoir si chaque mot est bien orthographié, si chaque accord est bien respecté, c’est pour cela qu’on peut retrouver facilement le sens d’un texte dont les lettres sont dans le désordre.

Une édute de l’uievnrtisé de Cbrmidgae a mtnroé que l’on puet sans pobrmlèe lrie un txtee dont les lretets snot dnas le ddérsroe pour peu que la perèrmie et la dirreène letrte de cqahue mot rnseett à la bnone palce. Ceci mntroe que le crevaeu ne lit pas toeuts les ltteers mias prend le mot comme un tuot. La pvuree : aeuvoz que vous n’avez pas eu de mal à lire ce txtee. (Une étude de l’université de Cambridge a montré que l’on peut sans problème lire un texte dont les lettres sont dans le désordre pour peu que la première et la dernière lettre de chaque mot restent à la bonne place. Ceci montre que le cerveau ne lit pas toutes les lettres, mais prend le mot comme un tout. La preuve : avouez que vous n’avez pas eu de mal à lire ce texte.)

Donc si vous voulez relire vos textes, commencez par la fin et remontez à l’envers, ça forcera votre attention sur les mots et non plus sur le sens parce que le cerveau n’a besoin que de la première et de la dernière lettre pour recréer le mot.

Utiliser un correcteur automatique ou humain.

Écrire un texte seul.e et espérer qu’il n’y aura pas de fautes ne suffit souvent pas- sauf si vous êtes très bon.ne en orthographe, ce qui à mon avis est un super-pouvoir de mutant qui mérite son super héros dans l’univers de Marvel. Pour le commun des mortels, il faut se faire relire, soit par des logiciels, soit par des personnes. Les correcteurs humains ou digitaux sont très utiles, parce que plus le texte est long, plus il est complexe, plus il y a de chances qu’il y ait des fautes qui se glissent par-ci, par-là. Si vous n’avez pas l’argent pour investir dans les services d’un correcteur humain ou un logiciel de correction comme antidote, je vous recommande bonpatron ou encore languagetool. C’est gratuit – languagetool offre aussi une version payante plus complète – et fantastique!

Et pour finir, il faut accepter que vous laisserez toujours passer une ou deux fautes et que c’est pas grave!

Oui le français, c’est beau mais c’est difficile à écrire.

Je vous laisse donc méditer sur ce message que l’artiste et poète Roger Chomeaux (ou Chomo comme il s’appelait lui-même) a laissé à la postérité :

« Tou se qi e bo e tun pieje » (tout ce qui est beau est un piège).

C’est tout pour aujourd’hui!

Références:

iiFayol Michel, Bonin Patrick, Collay Sandra. La consistance orthographique en production verbale écrite : une brève synthèse. In: L’année psychologique. 2008 vol. 108, n°3. pp. 517-546.

iii Bosman, A. M. et Van Orden, G. C. (1997). Why spelling is more difficult than reading. In C.A. Perfetti, L. Rieben, et M. Fayol, (dir.), Learning to spell: Research, theory, and practice across languages (p. 173-194). Hillsdale: Lawrence Erlbaum Associates.

ivNoor, Gusti Rayyan et al. “Correlation of English students’ reading habits and their writing ability.” International Journal of Educational Studies in Social Sciences (IJESSS) (2022).

v Bosse M-L, Chaves N., Largy P. & Valdois, S. (2015). Orthographic learning during reading: the role of whole word visual processing. Journal of Research in Reading38, 141-158.

vi Sautot Jean-Pierre. La dictée, un exercice ?. In: La Lettre de l’AIRDF, n°57, 2015. pp. 25-33.

viiRey Alin, Duval Frédéric, Siouffi Gilles Mille ans de langue française, histoire d’une passion. 1 Des origines au français moderne. Tempus Perrin, 2007

viii Manuel Pérez, Hélène Giraudo, André Tricot. Les processus cognitifs impliqués dans l’acquisition de l’orthographe : dictée vs. Copie.. 2016.

ix Bosse ML, Chaves N, Valdois S. Lexical orthography acquisition: Is handwriting better than spelling aloud? Front Psychol. 2014 Feb 10;5:56. 

Ihara AS, Nakajima K, Kake A, Ishimaru K, Osugi K, Naruse Y. Advantage of Handwriting Over Typing on Learning Words: Evidence From an N400 Event-Related Potential Index. Front Hum Neurosci. 2021 Jun 10;15

Smoker, Timothy J. et al. “Comparing Memory for Handwriting versus Typing.” Proceedings of the Human Factors and Ergonomics Society Annual Meeting 53 (2009): 1744 – 1747.

Calendrier de l’avent: dernier jour!

Niveau écrivain. À vos plumes and yes the English version follows the French one!

Bonjour!

C’est le 24 décembre, c’est la fin du calendrier de l’avent. Voici donc la pièce de résistance: comment écrire une historie au passé!

En français, une grande partie des histoires (récits, romans, contes, biographie etc.) sont écrites au passé. Dans un récit, il y a toujours le temps de base, la conjugaison la plus utilisée qui pose les actions et les temps associés qui sont là pour marquer des différences dans le récit. Dans un texte au passé, on utilise principalement le passé simple comme temps de base (il remplace le passé composé qu’on utilise à l’oral) et l’imparfait, le plus-que-parfait, le passé antérieur, le conditionnel présent, le conditionnel passé, les subjonctifs … sont des temps associés. Donc pour écrire une histoire au passé, il faut connaître pas mal de conjugaisons (ça tombe bien, on les a toutes vues dans le calendrier de l’avent).

Le passé simple est utilisé à l’écrit comme le passé composé à l’oral. On l’utilise pour les actions plutôt brèves et consécutives qui font avancer l’histoire. Bien entendu, il est possible de faire usage du passé composé aussi dans un récit au passé, mais on préfère généralement le passé simple.

“L’hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença. En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.” (Conte de Noël – Guy de Maupassant 1850-1893)

Comme à l’oral, l’imparfait est très utile et a de nombreux usages. Il plante le “décor” de l’histoire. Les actions secondaires formulées avec l’imparfait sont souvent longues et inachevées. Tout comme à l’oral, on utilise aussi  l’imparfait pour les habitudes et les descriptions (les personnages, les sentiments, les lieux, le temps etc.). De plus, l’imparfait est utile pour exprimer la simultanéité c’est à dire quand une action passée se produit au même moment qu’une autre (qui elle est exprimée au passé simple).

“Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s’abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs. On n’entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.”(Conte de Noël – Guy de Maupassant 1850-1893)

Le conditionnel peut être employé pour parler de quelque chose d’incertain, d’une hypothèse, mais aussi comme le futur du passé (ça se complique un peu). Le conditionnel passé peut-être utilisé pour exprimer des regrets ou des reproches.

Mon père dut confesser lui-même qu’il faudrait peut-être attendre les premiers soleils de mars avant de retrouver aubaine pareille pour la quête du poisson fin. (L’aventure du pilote – Anatole Le Braz 1859-1926)

Le passé antérieur quand à lui, s’emploie pour décrire un fait passé fini qui s’est produit immédiatement avant un autre fait passé exprimé par un verbe au passé simple.

“Quand le sorcier eut fini de manger, il demanda à se coucher, et Bernèz alla lui ouvrir l’étable où il n’y avait qu’un vieil âne pelé et un bœuf maigre.” (Les pierres de Plouhinec – Charles Émile Souvestre 1806-1854)

On utilise aussi le plus-que-parfait pour formuler les actions qui se sont déroulées avant une autre action dans le passé, mais cette action s’est passée dans un passé lointain.

“Bernèz avait connu Rozenn toute petite, quand il était arrivé de Pont-Scorff-Bidré pour travailler dans la paroisse, et elle l’avait souvent poursuivi avec la chanson que les enfants répètent à ceux de son pays” (Les pierres de Plouhinec – Charles Émile Souvestre 1806-1854)

Et bien entendu les subjonctifs passé, imparfait ou plus-que-parfait sont aussi de la partie puisque qu’ils sont obligatoires dans certaines situations (quand ils sont déclenchés par un verbe ou une expression par exemple).

“Une ardeur fiévreuse nous animait : c’était comme si nous nous fussions juré de vider les entrailles de la mer. Le mousse n’avait que le temps de tirer les belles pièces pour les mettre à l’abri dans les paniers (…)  Jamais nous n’avions été si gais. Les heures s’écoulaient sans que nous y prissions garde.” (L’aventure du pilote – Anatole Le Braz 1859-1926)

Et n’oublions pas l’impératif passé.

Ayez réuni votre contingent [de rats] dans l’espace de trois jours … Soyez parti avant demain matin” ( L’Homme qui rit – Victor Hugo 1802-1885 ). 

Alors, à votre tour d’écrire une histoire au passé en français, vous avez tous les outils!

Et maintenant en anglais!

It’s December 24th, the end of the advent calendar. So here is the pièce de résistance: how to write a story in the past tense!

In French, most stories (novels, tales, biographies etc.) are written in the past tense. In a story, there is always a basic tense, the most commonly used one, which sets the actions and associated tenses which are there to mark differences in the story. In a text in the past tense, the passé simple is mainly used as the basic tense (it replaces the passé composé which is used in spoken language) and the imparfait, the plus-que-parfait, the passé antérieur, the conditionnel présent, the conditionnel passé, the subjunctives… are associated tenses. So to write a story in the past tense, you need to know quite a few conjugations (good thing we saw them all in the advent calendar).

The passé simple is used in writing like the passé composé in speaking : for rather brief and consecutive actions that move the story forward. Of course, it is possible to use the compound past tense also in a past tense story, but the passé simple is generally preferred.

“L’hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença. En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.” – The winter that year was terrible. At the end of November, the snow arrived after a week of frost. The big clouds could be seen from afar coming from the north; and the white descent of the snowflakes began. In one night, the whole plain was covered with snow. (Conte de Noël – Guy de Maupassant (1850-1893)

As with the spoken language, the imparfait is very useful and has many functions. It sets the scene for the story. Secondary actions formulated with the imperfect tense are often long and unfinished. As in the oral form, the imperfect tense is also used for habits and descriptions (characters, feelings, places, weather etc.). In addition, the imperfect tense is useful for expressing simultaneity, i.e. when a past action occurs at the same time as another one (which is expressed in the passé simple).

“Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s’abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs. On n’entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.” – There was no sound in the still countryside. Only the crows, in flocks, were making long festoons in the sky, searching for their lives in vain, falling all together on the livid fields and pricking the snow with their great beaks. Nothing could be heard but the vague and continuous sliding of this ever-falling dust. (Conte de Noël – Guy de Maupassant (1850-1893)

The conditionnel can be deployed to talk about something uncertain, a hypothesis, but also as the future tense of the past tense (it gets a little more confusing). The conditionnel passé can be used to express regret or reproach.

“Mon père dut confesser lui-même qu’il faudrait peut-être attendre les premiers soleils de mars avant de retrouver aubaine pareille pour la quête du poisson fin”. My father himself had to confess that it would perhaps be necessary to wait for the first suns of March before finding a similar windfall in the quest for fine fish. (L’aventure du pilote – Anatole Le Braz 1859-1926)

The passé antérieur is used to describe a finished past event that occurred immediately before another past event expressed by a verb in the passé simple.

“Quand le sorcier eut fini de manger, il demanda à se coucher, et Bernèz alla lui ouvrir l’étable où il n’y avait qu’un vieil âne pelé et un bœuf maigre.” When the sorcerer had finished eating, he asked to lie down, and Bernèz went to open the stable for him, where there was only an old, skinned donkey and a thin ox. (Les pierres de Plouhinec – Charles Émile Souvestre 1806-1854)

The plus-que-parfait is also used to describe actions that took place before another action in the past, but that action took place in the distant past.

“Bernèz avait connu Rozenn toute petite, quand il était arrivé de Pont-Scorff-Bidré pour travailler dans la paroisse, et elle l’avait souvent poursuivi avec la chanson que les enfants répètent à ceux de son pays” Bernèz had known Rozenn as a child, when he arrived from Pont-Scorff-Bidré to work in the parish, and she had often pursued him with the song that children repeat to those from his country. (Les pierres de Plouhinec – Charles Émile Souvestre 1806-1854)

And of course the subjonctifs passé, imparfait or plus-que-parfait are also part of the game, since they are obligatory in certain situations (when triggered by a verb or an expression).

“Une ardeur fiévreuse nous animait : c’était comme si nous nous fussions juré de vider les entrailles de la mer. Le mousse n’avait que le temps de tirer les belles pièces pour les mettre à l’abri dans les paniers (…)  Jamais nous n’avions été si gais. Les heures s’écoulaient sans que nous y prissions garde.” A feverish ardour animated us: it was as if we had sworn to empty the bowels of the sea. The ship’s boy had only time to pull the beautiful pieces to put them in the baskets (…) We had never been so cheerful. The hours went by without us taking any notice. (L’aventure du pilote – Anatole Le Braz 1859-1926).

And let us not forget the impératif passé.

Ayez réuni votre contingent [de rats] dans l’espace de trois jours … Soyez parti avant demain matin” Have your contingent [of rats] together within three days … Be gone before tomorrow morning. ( L’Homme qui rit – Victor Hugo 1802-1885 ). 

Et voilà!

C’est tout pour aujourd’hui et pour le calendrier de l’avent de cette année!

Bon réveillon!

Calendrier de l’avent : jour 22.

Level B2-C1. Yes, the English version follows the French one.

Bonjour!

Aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué qu’hier mais on reste dans les projections dans le futur avec la structure futur simple + quand + futur antérieur.

  • Il reviendra quand elle se sera excusée.
  • Tu ajouteras le chocolat quand le lait aura bouilli.
  • Tu iras te coucher quand tu auras fini tes devoirs.

On peut remplacer “quand” par plusieurs autres expressions qu’on appelle des conjonctions temporelles comme lorsque, dès que, aussitôt que, une fois que, après que, à partir du moment où, avant la fin de, etc.

  • Il reviendra dès qu’elle se sera excusée.
  • Tu ajouteras le chocolat lorsque le lait aura bouilli.
  • Tu iras te coucher aussitôt que tu auras fini tes devoirs.

Et on peut aussi mettre les conjonctions temporelles en début de phrase:

Lorsque vous reviendrez du chalet, les ouvriers auront terminé de réparer votre salle de bain.
Avant la fin de la semaine, j’aurai communiqué avec tout le monde et je te dirai quel gâteau acheter pour le souper du réveillon.

Et maintenant en anglais :

Today, it’s a bit more complicated than yesterday, but we’re still projecting into the future with the simple futur simple + quand + futur antérieur structure.

  • Il reviendra quand elle se sera excusée. He will come back when she has apologised.
  • Tu ajouteras le chocolat quand le lait aura bouilli. You will add the chocolate when the milk has boiled.
  • Tu iras te coucher quand tu auras fini tes devoirs. You will go to bed when you have finished your homework.

You can replace “when” with several other expressions called temporal conjunctions such as lorsque – when, dès que, aussitôt – que as soon as, une fois que – once that, après que – after that, à partir du moment où – from the moment when, avant le fin de – before the end of, etc.

  • Il reviendra dès qu’elle se sera excusée. He will come back as soon as she has apologised.
  • Tu ajouteras le chocolat lorsque le lait aura bouilli. You will add the chocolate when the milk has boiled.
  • Tu iras te coucher aussitôt que tu auras fini tes devoirs. You will go to bed as soon as you have finished your homework.

And you can also put temporal conjunctions at the beginning of a sentence:

Lorsque vous reviendrez du chalet, les ouvriers auront terminé de réparer votre salle de bain. By the time you get back from the cottage, the workmen will have finished fixing your bathroom.
Avant la fin de la semaine, j’aurai communiqué avec tout le monde et je te dirai quel gâteau acheter pour le souper du réveillon. By the end of the week, I’ll have contacted everyone and told you what cake to buy for Christmas Eve dinner.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui!

À demain!


Calendrier de l’avent: 18 décembre!

Level: C1-C2. Yes, it exists, and the English version follows the French one!

​​​Bonjour!

Aujourd’hui, on parle d’un temps génial, le subjonctif plus-que-parfait (oui, oui ça existe!).

Le subjonctif plus-que-parfait est un autre temps de l’antériorité (oui, on aime ça en français!), il sert donc à exprimer une action terminée qui s’est produite avant une autre action. C’est le même usage que le subjonctif passé, mais en plus snob: il est uniquement employé dans un texte écrit, surtout dans la littérature (non, on ne l’utilise pas dans les courriels). Oui, rassurez-vous personne ne parle comme ça!

Comme c’est un temps composé, le subjonctif plus-que-parfait est formé de l’auxiliaire avoir ou être mais ils sont conjugués à l’imparfait du subjonctif et bien entendu, il faut ajouter le participe passé.

Que je (j’)eusse regardéfusse allé.eme fusse trompé.e
​Que tu​eusses étudiéfusses venu.ete fusses lavé.e
​Qu’il/elle/oneût lufût passé.e.sse fût maquillé.e.s
Que nous​eussions vufussions retourné.esnous fussions coiffé.es
​Que vouseussiez finifussiez monté.e.svous fussiez acheté
​Qu’ils/elleseussent travailléfussent sorti.esse fussent marié.es

Le subjonctif plus-que-parfait sert à exprimer un évènement terminé dans le passé qui s’est produit avant un autre évènement ou avant un moment de la journée, de l’année etc. 

  • Je voulais que tu lui eusses donné ton avis avant de partir.
  • Il fallait qu’ils eussent fini d’emballer les cadeaux avant Noël.
  • Il fallait qu’elle eusse répondu avant la fin de la journée.

Plus rarement, et toujours à l’écrit très soutenu, le subjonctif plus-que-parfait peut avoir la même valeur que la construction si + imparfait + conditionnel.

  • Si j’avais su, je ne serais pas venu = Si j’eusse su, je ne fusse pas venu.
  • Si j’avais mieux compris, j’aurais agi autrement. = Si j’eusse mieux compris , j’eusse agi  autrement.

Il y a une expression courante qui utilise le subjonctif plus-que-parfait : “Qui l’eût cru!”

And now, the English version!

Today we’re talking about a great tense, le subjonctif plus-que-parfait (yes, it exists!).

Le subjonctif plus-que-parfait is another anteriority tense (yes, we love that in French!), so it is meant to express a completed action that happened before another action. It is the same as the past subjunctive, but more snobbish, and is only used in written text, especially in literature (no, we don’t use it in emails!). Yes, don’t worry, nobody talks like that!

As it is a compound tense, le subjonctif plus que parfait is formed from the auxiliary avoir or être but they are conjugated in the imparfait du subjonctif and of course, the past participle must be added.

Que je (j’)eusse regardéfusse allé.eme fusse trompé.e
​Que tu​eusses étudiéfusses venu.ete fusses lavé.e
​Qu’il/elle/oneût lufût passé.e.sse fût maquillé.e.s
Que nous​eussions vufussions retourné.esnous fussions coiffé.es
​Que vouseussiez finifussiez monté.e.svous fussiez acheté
​Qu’ils/elleseussent travailléfussent sorti.esse fussent marié.es

Le subjonctif plus-que-parfait is intended to express an event completed in the past which occurred before another event or before a time of day, year etc. 

  • Je voulais que tu lui eusses donné ton avis avant de partir. I wanted you to give him your opinion before you left.
  • Il fallait qu’ils eussent fini d’emballer les cadeaux avant Noël. They had to finish wrapping presents before Christmas.
  • Il fallait qu’elle eusse répondu avant la fin de la journée. She had to answer by the end of the day.

More rarely, and always in very formal writing, le subjonctif plus-que-parfait can have the same value as the si + imparfait + conditional construction.

  • Si j’avais su, je ne serais pas venu = Si j’eusse su, je ne fusse pas venu. If I had known, I would not have come
  • Si j’avais mieux compris, j’aurais agi autrement. = Si j’eusse mieux compris , j’eusse agi  autrement. If I had understood better, I would have acted differently.

There is a common expression that uses le subjonctif plus-que-parfait: “Qui l’eût cru!” = “Who would have thought it!”

Voilà c’est tout pour aujourd’hui!

Bonne journée!

Calendrier de l’avant: jour 17.

Niveau B2-C1. But it is fun so the English version follows the French one just in case you are not B2 yet!

Bonjour!

Aujourd’hui, un peu de subjonctif passé. Comme beaucoup de conjugaisons que nous avons vues ces derniers jours, le subjonctif passé est une conjugaison de l’antériorité, elle est donc composée suivant le modèle du passé composé. Il suffit donc dans ce cas de mettre l’auxiliaire être ou avoir au subjonctif présent, d’ajouter le participe passé et paf, on a un beau subjonctif passé!

que j’ / jeaie mangésois allé.eme sois trompé.e
que tuaies regardésois passé.ete sois maquillé.e
qu’il / elle / onait comprissoit revenu.e.sse soit embarqué.e.s
que nousayons fabriquésoyons retourné.esnous soyons vu.es
que vousayez lusoyez tombé.e.svous soyez levé.es
qu’ils / ellesaient busoient monté.esse soient rencontré.es

Le subjonctif passé est un temps de l’antériorité (encore un), il est utilisé pour exprimer quelque chose d’incertain, d’irréel ou de réel, un regret, une obligation, un ordre, un ultimatum (oui oui, comme l’impératif passé), un souhait, une opposition … qui doit arriver ou est arrivé.e avant qu’un autre évènement n’arrive. C’est donc un temps de l’antériorité du passé, du présent et du futur.

  • Il faut que les elfes aient emballé les cadeaux avant le 24 décembre. (ultimatum – antériorité futur ou présent)
  • Il se peut que nous soyons déjà partis chez grand-maman à votre retour du magasin. (supposition, possibilité – antériorité futur)
  • Ce serait bien qu’il ait chauffé la maison avant que nous arrivions. (souhait – antériorité futur)
  • C’est important que vous vous soyez endormis avant le passage du père Noël. (obligation – antériorité présent ou futur)
  • C’est dommage que nous ne nous soyons pas rencontrés avant! (regret- antériorité passée)
  • Bien que le père Noël ait atteint l’âge de la retraite depuis longtemps, il continue à travailler. (opposition – antériorité passée-présent)

And now in English

Today, a bit of subjonctif passé. Like many of the conjugations we’ve seen in recent days, the subjonctif passé is a conjugation of the anteriority, so it is composed according to the model of the passé composé. Therefore, in this case, all you have to do is put the auxiliary ” être ” or ” avoir ” in the subjonctif présent, add the past participle and bam, you have a nice subjonctif passé!

que j’ / jeaie mangésois allé.eme sois trompé.e
que tuaies regardésois passé.ete sois maquillé.e
qu’il / elle / onait comprissoit revenu.e.sse soit embarqué.e.s
que nousayons fabriquésoyons retourné.esnous soyons vu.es
que vousayez lusoyez tombé.e.svous soyez levé.es
qu’ils / ellesaient busoient monté.esse soient rencontré.es

The subjonctif passé is a tense of anteriority (one more), it is to convey something uncertain, unreal or real, a regret, an obligation, an order, an ultimatum (yes yes, like the impératif passé), a wish, an opposition … which must happen or has happened before another event occurs. It is therefore a time of the anteriority of the past, present and future.

  • Il faut que les elfes aient emballé les cadeaux avant le 24 décembre. – The elves must have wrapped the presents by 24 December. (ultimatum – antériorité futur ou présent)
  • Il se peut que nous soyons déjà partis chez grand-maman à votre retour du magasin. – We may already be at Grandma’s by the time you get back from the shop. (supposition, possibilité – antériorité futur)
  • Ce serait bien qu’il ait chauffé la maison avant que nous arrivions. – It would be nice if he had heated the house before we arrived.(souhait – antériorité futur)
  • C’est important que vous vous soyez endormis avant le passage du père Noël. – It’s important that you go to sleep before Santa comes(obligation – antériorité présent ou futur)
  • C’est dommage que nous ne nous soyons pas rencontrés avant!- It’s a pity we didn’t meet before! (regret- antériorité passée)
  • Bien que le père Noël ait atteint l’âge de la retraite depuis longtemps, il continue à travailler. – Although Santa has been retired for a long time, he is still working(opposition – antériorité passée-présent)

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui!

À demain!

Calendrier de l’avent jour 15!

Niveau C1-C2. Français littéraire. The English version follows the French one!

Bonjour!

On continue nos conjugaisons et aujourd’hui on voit le passé antérieur – oui ça existe! Vous vous souvenez du futur antérieur? Et bien le passé antérieur est utilisé pour la même chose mais dans le passé. C’est le passé du passé, comme le plus que parfait, mais en version littéraire, en effet, on ne l’emploie qu’à l’écrit et jamais à l’oral!

Pour le former, c’est simple, c’est un temps composé donc il se construit comme le passé composé, mais les auxiliaires avoir et être sont conjugués au passé simple. Ensuite, on ajoute le participe passé et voilà: on a un beau passé antérieur.

Je (ou j’)eus aiméfus allé.eme fus coiffé.e
​Tu​eus travailléfus venu.ete fus marié.e
​Il/Elle/Oneut écouté​fut monté.e​se fut maquillé.e
Nous​eûmes comprisfûmes descendu.es​nous fûmes embrassé.es
​Vous​eûtes vufûtes né.e.svous fûtes rencontré.e.s
​Ils/Elleseurent prisfurent arrivé.esse furent lavé.es

Le passé antérieur est, comme son nom l’indique, une conjugaison de l’antériorité qui sert donc à montrer qu’une action a eu lieu avant une autre action – exprimée au passé simple – dans le passé . En général, l’action décrite par le passé antérieur précède immédiatement l’action qui suit. Souvent, il est placé après une conjonction temporelle qui indique cette immédiateté: quand, lorsque, dès que, après que ou aussitôt que.

“Et pour finir, quand elle eut forgé (passé antérieur) quelque chose, elle se barbouilla (passé simple) le visage et se rendit (passé simple) méconnaissable en s’habillant comme une vieille colporteuse (…) Quand elle eut frappé (passé antérieur) à la porte, Blanche-Neige passa (passé simple) la tête par la fenêtre et lui dit (passé simple) : – Je ne peux laisser entrer personne au monde: les sept nains me l’ont défendu.” – Blanche neige. Les contes de Grimm.

Dans la littérature, le passé antérieur donc est utilisé pour des actions antérieures immédiates et le plus-que-parfait pour des actions antérieures plus éloignée dans le temps.

“Lorsque le prince eut été porté (passé antérieur) dans le grand bâtiment, elle plongea désespérée et retourna chez elle au palais de son père … Elle savait qu’elle le voyait pour la dernière fois, lui, pour lequel elle avait abandonné (plus que parfait) les siens et son foyer, perdu (plus que parfait) sa voix exquise et souffert (plus que parfait) chaque jour d’indicibles tourments, sans qu’il en eût connaissance.” La petite sirène, Andersen.

Oui je sais c’est un peu compliqué!

Let’s continue our conjugations and today we see the passé antérieur – yes it exists! Do you remember the futur antérieur? Well, the passé antérieur is used for the same thing but in the past. It is the past of the past, like the plus que parfait, but in the literary version, in fact, it is only employed in writing and never when speaking!

To make it up, it’s simple, it’s a compound tense, so it’s built like the passé composé, but the auxiliaries avoir and être are conjugated in the passé simple. Then you add the past participle and there you have it: a nice passé antérieur.

Je (ou j’)eus aiméfus allé.eme fus coiffé.e
​Tu​eus travailléfus venu.ete fus marié.e
​Il/Elle/Oneut écouté​fut monté.e​se fut maquillé.e
Nous​eûmes comprisfûmes descendu.es​nous fûmes embrassé.es
​Vous​eûtes vufûtes né.e.svous fûtes rencontré.e.s
​Ils/Elleseurent prisfurent arrivé.esse furent lavé.es

The passé antérieur is, as its name indicates, a conjugation of anteriority which is therefore employed to show that an action took place before another action in the past expressed in the passé simple. In general, the action described by the passé antérieur immediately precedes the action that follows. It is often placed after a temporal conjunction which indicates this immediacy: quand, lorsque (when), dès que, aussitôt que (as soon as) or après que (after that).

“Et pour finir, quand elle eut forgé (passé antérieur) quelque chose, elle se barbouilla (passé simple) le visage et se rendit (passé simple) méconnaissable en s’habillant comme une vieille colporteuse (…) Quand elle eut frappé (passé antérieur) à la porte, Blanche-Neige passa (passé simple) la tête par la fenêtre et lui dit (passé simple) : – Je ne peux laisser entrer personne au monde: les sept nains me l’ont défendu.” – Blanche neige. Les contes de Grimm.

“And finally, when she had forged something, she smeared her face and made herself unrecognizable by dressing like an old pedlar (…) When she had knocked on the door, Snow White stuck her head out of the window and said : – I cannot let anyone into the world: the seven dwarfs have forbidden me.” – Snow White. Grimm’s fairy tales.

In the literature, the passé antérieur is used for immediate past actions and the plus-que-parfait for past actions further in the time line.

“Lorsque le prince eut été (passé antérieur) porté dans le grand bâtiment, elle plongea désespérée et retourna chez elle au palais de son père … Elle savait qu’elle le voyait pour la dernière fois, lui, pour lequel elle avait abandonné (plus que parfait) les siens et son foyer, perdu (plus que parfait) sa voix exquise et souffert (plus que parfait) chaque jour d’indicibles tourments, sans qu’il en eût connaissance.” La petite sirène, Andersen.

“When the prince had been carried into the great building, she plunged in despair and returned home to her father’s palace … She knew that she was seeing him for the last time, for whom she had given up her own and her home, lost her exquisite voice and suffered unspeakable torments every day, without his knowledge.” The Little Mermaid, Andersen.

Yes, I know it’s a little complicated!

Mais c’est tout pour aujourd’hui!

À demain!

Calendrier de l’avent : jour 14.

Niveau C1-C2. Yes, even if it is super advance, the English version follows the French one!

Bonjour!

Aujourd’hui, on voit une conjugaison très peu utilisée et super avancée, même pour les francophones: l’imparfait du subjonctif aussi appelée le subjonctif imparfait.

L’imparfait du subjonctif n’est pas compliqué à créer si on connaît le passé simple (qui lui-même est plutôt compliqué avec ses 4 terminaisons). Il se forme à partir de la troisième personne du singulier du passé simple (il, elle, on). On ajoute ensuite les terminaisons qui sont toujours les mêmes. Et oui, il n’y a pas d’exceptions – bon, on enlève le”t” pour les conjugaisons des verbes venir, tenir et leurs dérivés mais c’est tout. C’est donc la seule conjugaison sans exception et on ne l’utilise presque jamais.

Les terminaisons de l’imparfait du subjonctif sont:  -sse, -sses, -^t (attention de ne pas oublier l’accent circonflexe, c’est très important), -ssions, -ssiez, -ssent.

aimer : il aimafinir: il finipouvoir : il putenir : il tint
(on enlève le t)
que je
que tu
qu’il/elle/on
que nous
que vous
qu’ils/elles
aimasse
aimasses
aimât
aimassions
aimassiez
aimassent
finisse
finisses
finît
finissions
finissiez
finissent
pusse
pusses
pût
pussions
pussiez
pussent
tinsse
tinsses
tînt
tinssions
tinssiez
tinssent

On emploie l’imparfait du subjonctif exclusivement à l’écrit -ou quand on veut briller en société- dans une subordonnée introduite par un verbe au passé ou au conditionnel (à l’oral, on utilise le subjonctif présent à la place de l’imparfait du subjonctif).


Je voulais (imparfait) …
Je voulus (passé simple) …
Je voudrais (conditionnel présent) …           que tu vinsses (imparfait du subjonctif du verbe venir)
J’aurais voulu (conditionnel passé) …
J’eusse voulu (plus que parfait du subjonctif …. oui ça existe) …

Et comme la conjugaison est marrante, elle permet de faire plein de jeux de mots et de virelangues!

  • Fallait-il que tu allasses sur la plage, ramasser des galets et caillasses. (caillasses = cailler (avoir froid) mais la caillasse = des cailloux)
  • Fallait-il qu’il fît fi du confit? (fît = faire, faire fi = ne pas tenir compte de quelque chose, ignorer).

Oui, on peut faire plein de blagues nulles tout en ayant l’air intelligent!

Et maintenant en Anglais:

Today we see a very little used and super advanced conjugation, even for French speakers: the imparfait du subjonctif also called the subjonctif imparfait.

The imparfait du subjonctif is not complicated to create if you know the passé simple (which itself is rather complicated with its 4 endings). It is formed from the third person singular of the past simple ( il, elle, on). Then we add the endings which are always the same, and yes, there are no exceptions (well, we remove the “t” for the conjugations of the verbs venir, tenir and their derivatives but that’s all). So this is the only conjugation without exception and it is almost never actually used.

The endings of the imparfait du subjonctif are:  -sse, -sses, -^t (be careful not to forget the circumflex, it is very important), -ssions, -ssiez, -ssent.

aimer : il aimafinir: il finipouvoir : il putenir : il tint
(we remove the “t”)
que je
que tu
qu’il/elle/on
que nous
que vous
qu’ils/elles
aimasse
aimasses
aimât
aimassions
aimassiez
aimassent
finisse
finisses
finît
finissions
finissiez
finissent
pusse
pusses
pût
pussions
pussiez
pussent
tinsse
tinsses
tînt
tinssions
tinssiez
tinssent

The imperfect subjunctive is only for written purposes – or when you want to shine in public – in a subordinate introduced by a verb in the past tense or in the conditional tense (in spoken language, the subjonctif présent is preferred).

Je voulais (imparfait) …
Je voulus (passé simple) …
Je voudrais (conditionnel présent) …           que tu vinsses (imparfait du subjonctif du verbe venir)
J’aurais voulu (conditionnel passé) …
J’eusse voulu (plus que parfait du subjonctif …. oui ça existe) …

And since conjugation is fun, it allows you to make a lot of puns and tongue twisters!

  • Fallait-il que tu allasses sur la plage, ramasser des galets et caillasses. (caillasses = cailler (avoir froid) mais la caillasse = des cailloux). – Did you have to go to the beach, to collect pebbles and be cold but it sounds like Did you have to go to the beach, to collect pebbles and stones (caillasses = cailler (slang for to be cold), but la caillasses = stones)
  • Fallait-il qu’il fît fi du confit? (fît = faire, faire fi = ne pas tenir compte de quelque chose, ignorer) – a lot of “fi” sound: Did he have to ignore the confit? (fît = faire – to do, faire fi = to disregard, to ignore something).

Yes, those are elaborates dad jokes!

Voilà c’est tout pour aujourd’hui!

À demain!

Lost in translation : Avoir envie de!

All level

Bonjour!

Today we’re talking about an expression used several times a day by all French speakers but quite difficult to translate: avoir envie de.

Aujourd’hui on parle d’une expression utilisée plusieurs fois par jour par tous les francophones mais assez difficile à traduire : avoir envie de.

Avoir envie, is … avoir envie, is a bit like wanting to something (or not) with “your heart”. It can be translate depending on the context by to want, to fell like, to crave…

Avoir envie de, c’est … avoir envie, c’est un peu comme vouloir quelque chose (ou pas) avec “son coeur”.

  • – On sort? (Shall we go out?)
  • – Non, j’ai pas envie! J’ai juste envie de rester à la maison et de regarder Netflix. (No, I don’t feel like it! I just want to stay home and watch Netflix.)
  • J’ai envie de manger de la crème glacée. (I crave ice cream.)
  • J’ai pas super envie de voir des gens en ce moment. Je dois être un peu déprimé. (I don’t really feel like seeing people at the moment. I’m probably a bit depressed.)
  • J’ai pas envie de cuisiner, on va au resto? (I don’t feel like cooking, shall we go to a restaurant?)

In this sense in Quebec, we also say “avoir le goût” (lit.”to have the taste”).

Dans ce sens au Québec, on dit aussi “avoir le goût“.

  • Chaque année, à la fin de l’hiver, j’ai le goût de m’acheter une mini-maison et de partir dans le sud. (Every year, at the end of winter, I feel like buying a mini-home and moving to the south.)
  • J’ai pas le goût de voir du monde. (I don’t feel like seeing people)

But avoir envie is also widely used instead of “needing to” or “have to” or “to fell like” for involuntary physical needs.

Mais avoir envie est aussi très utilisé à la place d'”avoir besoin de” pour des besoins physiques involontaires.

  • Mamannnn, j’ai envie de faire pipi! (Mamannnn, I have to pee!)
  • Oh, arrête la voiture. J’ai envie de vomir. (Oh, stop the car. I feel like throwing up.)
  • Vos avez souvent envie d’aller aux toilettes? (Do you often have to go to the bathroom?)

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui!

Maintenant, sortez et faites ce que vous avez envie de faire!

Bonne journée!